Covid-19 et stratégie de prise en charge nutritionnelle en EHPAD
Par Margault Vincent
2 minutes de lecture
Prévenir le risque accru de dénutrition
La pandémie de Covid-19 sévit depuis plusieurs semaines, elle est particulièrement mortelle chez la population fragile (personnes polypathologiques, très âgées, dénutries). Compte tenu du risque accru de dénutrition pour ce type de population, on cherchera à prendre en charge le plus rapidement possible les risques de dénutrition pour limiter les facteurs de risque d’aggravation en cas de contamination au Covid-19.
La Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNCM) a publié une stratégie de prise en charge nutritionnelle à l’hôpital, qui peut également être utilisée dans les établissements pour personnes âgées dépendantes.
Vous pouvez la consulter sur le site de la SFCNM ou encore sur le site de lutte contre la dénutrition.
Quelle détection de la dénutrition pour les personnes en établissement ?
Il existe différents critères de dénutrition qui permettront de déterminer si le résident est dénutri. Pour cela on utilise les critères standard, que sont :
- L’IMC ( inférieur ou égal à 21)
- le pourcentage de perte de poids (sur 1 mois ou 6 mois)
- le MNA (spécifique aux personnes âgées de plus de 65 ans)
- A partir de ces critères on pourra également déterminer le degré de la dénutrition, à savoir si elle est sévère ou modérée.
- Pour en savoir plus sur les critères de dénutrition en EHPAD n’hésitez pas à consulter notre article
En plus de ces critères, on fera également attention à certains éléments précurseurs de la dénutrition, tel que :
- une diminution des consommations alimentaires
- des pathologies aiguës (infections passagères ou une poussée aiguë de pathologie chronique)
Quelle prise en charge appliquer ?
Une fois que le résident a été diagnostiqué dénutri il faudra que le personnel mette en place une stratégie de prise en charge adaptée au résident. La stratégie est la même peu importe la raison de la dénutrition et s’applique généralement par étapes comme suit :
- Enrichissement de l’alimentation
- Introduction des Compléments Nutritionnels Oraux (CNO)
- Nutrition entérale / parentérale
Vous pouvez trouver ces étapes dans un précédent article ici
Chaque semaine on réévaluera la prise en charge et selon la situation on appliquera celle qui est la plus adaptée, comme présenté dans le schéma suivant tiré du document de la SFNCM
La prise en charge dépendra donc du degré de dénutrition (sévère ou modérée) ainsi que des capacités de la personne âgée.
La personnalisation de la prise en charge est un élément clé de réussite. Ainsi il faut enrichir les plats qui ont le plus de chance d’être consommé par le résident, sélectionner un type de CNO qui sera apprécié (type boisson lactée, crème, …) et un goût aimé (chocolat, fraise, goût neutre,…). Plus de détails dans cet article.
Quelle surveillance à mettre en place après la prise en charge ?
Le coronavirus entraîne des difficultés respiratoires qui fatiguent grandement la personne âgée. Il est donc plus probable que dans cette situation, contrairement à une situation de dénutrition “standard” les consommations alimentaires soient insuffisantes et que la situation nécessite une prise en charge par nutrition entérale ou parentérale, bien que la nutrition orale soit à privilégier.
Lorsque la nutrition entérale est arrêtée, pour retourner à une nutrition orale, il se peut que le résident ait des problèmes de déglutition. Il faut donc particulièrement surveiller l’adaptation de la texture aux capacités du résident afin de garantir les apports nutritionnels.
On continuera toutefois à enrichir l’alimentation un certain temps afin de s’assurer que le résident soit correctement stabilisé.
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