Aider un résident à sortir de la spirale de la dénutrition
Par Margault Vincent
1 minutes de lecture
La dénutrition est un fléau pour les personnes âgées, il est important de la prévenir. Malheureusement dans certains cas les résidents d'EHPAD ou les proches âgés sont déjà dans un état déjà avancé de dénutrition. Il faut alors agir pour sortir de ce que l’on nomme la spirale de la dénutrition.
Cet état s’installe initialement par une perte de poids (et d'IMC) ainsi qu'une diminution des protéines. Le corps devient alors incapable de lutter efficacement contre les infections. Le résident a de plus en plus d’infections (respiratoires, urinaires, ...). Il s’affaiblit peu à peu, ce qui augmente ses risques de chutes puis d’immobilisation. Cette phase s'accompagne régulièrement d'escarres. S'ensuit alors un état grabataire.
La spirale de la dénutrition est cet enchainement malheureux, véritable pente glissante vers une dépendance forte.
Afin de lutter contre la dénutrition il est important que le résident ait un apport suffisant en nutriments et plus particulièrement en protéines. On peut appliquer plusieurs stratégies de prise en charge recommandées par la HAS. L'objectif principal est de briser le cycle et de stabiliser le poids.
Éviter la spirale de la dénutrition en assurant un apport nutritionnel suffisant
Il peut y avoir plusieurs raisons pour lesquelles le résident voit ses consommations alimentaires baisser :
une prothèse dentaire mal adaptée
une infection passagère
des mycoses buccales
une dépression, un isolement
Trouver cette raison permet de mettre en place une solution adaptée. De manière générale, plus vite l’entrée dans la spirale sera repérée et les raisons identifiées, plus efficace et aisée sera la prise en charge.
Lors d’une identification rapide des facteurs de baisse de consommation, il est possible d’arriver à un retour des consommations alimentaires suffisantes et à renverser la spirale de la dénutrition. Parmi les techniques employées, adapter la texture ou fractionner les repas facilitent la prise alimentaire. Cette étape n’est pas aisée, et l’accompagnement d’un professionnel peut s’avérer indispensable.
Toutefois, cette prise en charge peut ne pas s’avérer fructueuse. C’est le cas lorsque l’intervention est tardive, ou le cas complexe. On passe alors à l’étape suivante : l’enrichissement de l’alimentation.
Sortir de la spirale de la dénutrition en enrichissant l’alimentation
L’enrichissement de l’alimentation est la deuxième étape de la prise en charge pour lutter contre la dénutrition. Avec l’enrichissement, on inclut certains ingrédients dans les repas de la personne. On apporte ainsi, avec une moindre consommation, les quantités en calories et en protéines correspondant à ses besoins.
Cette prise en charge nécessite d’identifier les plats consommés en plus grande quantité. Il s’agit souvent des soupes, des yaourts ou encore de la purée. L’enrichissement consiste alors à y ajouter l’ingrédient adapté. A titre d’exemple, on pourra ajouter dans la soupe de la crème fraîche, un jaune d’œuf ou du fromage râpé. Ou alors, l’on pourra privilégier du poisson voirie jambon mixé, toujours dans la soupe. Le yaourt et la purée, quant à eux,se prêtent bien à la poudre de protéine. Retrouvez ici quelques idées de recettes enrichies.
Introduire les compléments nutritionnels oraux
Lorsque le résident est déjà bien avancé dans la spirale de la dénutrition, le médecin peut prescrire les compléments nutritionnels oraux. Les CNO (parfois simplement appelés compléments alimentaires) apportent par portion une quantité importante de calories. Certains sont également hyper protéinés.
On les propose en collation ; avec au moins 2h d’écart avec le repas. Ils interviennent parfois en complément des repas. Leur utilisation doit être confiée à un professionnel.
Différentes textures et goûts existent, il faut donc choisir le type de complément nutritionnel adapté. Pour plus d’information, consultez notre article sur les compléments alimentaire protéinés pour personne âgée.
La nutrition entérale
La nutrition entérale est la dernière étape de la prise en charge contre la dénutrition. Elle est particulièrement adaptée aux résidents en situation de dénutrition sévère ayant une consommation alimentaire très faible. Les résidents ayant des troubles de la déglutition trop contraignants peuvent aussi en bénéficier.
Cette prise en charge nécessite l’intervention du médecin. Elle n’est possible que si elle est réellement adaptée et acceptée par le résident. Un résident dément risque par exemple de retirer sa sonde. Elle n’est pas non plus utile en fin de vie. Cette méthode demeure un dernier recours.
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