Quelles pratiques mettre en place pour briser l’isolement des séniors ?

L'isolement des séniors est un phénomène qui touche 36 % des plus de 60 ans en France. Selon ce même rapport de Petits Frères des Pauvres, certaines spécificités sont particulièrement influente. Ainsi, ce sentiment augmente significativement dans les quartiers « prioritaires de la politique de la ville » ou dans les petites agglomérations (- de 20 000 habitants).

Ce fléau social a des conséquences sanitaires dramatiques. Notons en particulier la dépression, les troubles cognitifs, et bien sûr en ce qui nous concerne, la dénutrition.

Des solutions existent pour combattre cette situation malheureuse : vous en retrouverez ici les grandes lignes.

Des professionnels de la compagnie​

L’isolement de la personne âgée peut survenir pour de nombreuse raison. Notamment la rupture des liens familiaux ou amicaux, le départ du conjoint, ou l'éloignement géographique des proches. Faire appel à un professionnel de l’accompagnement à domicile est un moyen efficace de contribuer au maintien du lien social.

Des services spécialisés pour lutter contre l'isolement des séniors​

Outre la définition historique du service d'aide à domicile, des professionnels de la "convivialité" émergent. L'objectif : solliciter des personnes, souvent contractuellement, afin de partager un temps avec les personnes. Les séniors ont alors l’occasion d’échanger avec une personne bienveillante, formée à l’écoute. Cet échange va participer à l’estime de soi, stimuler le sénior et contribuer à son bien vieillir.

Dans cette optique, l'on peut particulièrement noter les services d'Allo Louis, dont la spécificité n'est pas de se focaliser sur le lien social, mais plutôt sur les services à rendre. Par ailleurs, Mamie Boom, elle s'appuie sur le lien social et en profite pour rendre quelques services.

La coloc, pas que pour les jeunes​

Outre les services à domicile, c'est la question même de l'occupation du domicile qui peut être posée. Dans ce cadre, les associations de l'habitat partagé et inclusif mènent un travail de fond essentiel. Leurs actions aboutissent à la réinstallation des séniors dans des logements habités par d'autres ... Et souvent d'autres séniors ! En plus des avantages économiques et des adaptations au logement mutualisées, ce mode de vie favorise tout naturellement le lien.

Citons en exemple Habitats des possibles ; bien que de nombreuses autres associations existent.

Comment préserver l'alimentation dans une situation d'isolement du sénior ?​

L'isolement a un impact direct sur la nutrition des séniors.

On le retrouve comme une des causes principales de l'anorexie des personnes âgées. Il est effectivement associé à la perte de motivation pour les prises alimentaires. A ce titre, l'isolement des séniors est tout en haut de la spirale de la dénutrition. De la même manière, l'isolement peut conférer une barrière physique à l'alimentation : faire les courses, préparer à manger ...

Nous ne pouvons que conseiller de prendre les choses en main du côté alimentaire en parallèle au côté de l'isolement. Vous pourrez retrouver nos conseils sur le blog, notamment sur l'amélioration de l'appétit par exemple. Mais n'hésitez pas à demander l'avis d'un professionnel, qui saura donner une dimension théorique et pratique aux gestes à mettre en place.

Isolement des séniors et numériques, plusieurs points positifs !​

Proposer un environnement « web-friendly »​

Le numérique peut aider à lutter contre ce fléau. L'augmentation du recours aux sites de visio est marquée depuis le confinement ; tout comme celui aux réseaux sociaux ! Toutefois, il est nécessaire de proposer aux séniors un environnement numérique facilement accessible. Notamment, l'accès physique à un ordinateur, une bonne connexion internet afin d'éviter les complications et surtout, un matériel adapté. Faciliter l’accès aux nouvelles technologies, cela signifie de bien configurer les outils utilisés afin de rendre accessible en un clic les applications recherchées.

Initiative devenue importante pour lutter contre l’isolement des séniors, le numérique spécialisé se développe à grande vitesse. On voit émerger de nombreuses applications pour personnes âgées destinées à les rapprocher de leurs proches. Certaines proposent aussi de casser leur routine en leur proposant des sorties ou des loisirs adaptés.

Arrivent aussi sur le marché des services destinés spécifiquement aux professionnels du domicile pour les aider à mieux coordonner leur prise en charge et améliorer les relations.

L’objectif est qu’elle se retrouve au centre dispositif ou qu’elle puisse jouer, entrainer sa mémoire (DYNSEO, Jeux de Grille), surveiller sa santé … On peut aussi citer les grands « classiques » du numérique, skype, Whatsapp, FaceTime, Zoom … pour garder très facilement et à faible coût un contact avec ses proches ou des sites de rencontre adaptés aux séniors qui commencent à fleurir (disons.demain.fr).

Réalité virtuelle en établissement : un outil de stimulation cognitif ludique​

Autre phénomène numérique qui arrive à grand pas : la réalité virtuelle. Déjà utilisées dans les établissements, ces technologies peuvent être des outils intéressants pour retrouver une autonomie ou rompre l’isolement. Elles permettent aux séniors, grâce à un casque, de s’évader quelques temps (en voyageant ou visitant un musée) et de leur proposer un outil de simulation cognitif ludique.

Ces technologies seront démocratisées et accessibles au domicile des personnes âgées dans un futur proche. Les séniors d’aujourd’hui mais surtout de demain seront de plus en plus aptes à se servir de ces outils et demandeur de nouvelles technologies. Le temps d'un voyage propose même une approche thérapeutique de la chose.

Le numérique un outil complémentaire, mais qui ne peut remplacer l’humain​

Pour Aristote, « L’Homme est un être sociable, la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables ». Les liens digitaux ne peuvent remplacer les interactions en face à face. Il faut privilégier au maximum les visites régulières des proches, des intervenants au domicile et proposer un maximum d’activité, développer les visites de convivialité… Le virtuel ne remplace pas l’humain, il peut juste s’avérer un outil complémentaire pour briser l’isolement de nos aînés.